EDUCATION BEAUVAIS ECOLES

Mobilisés pour s’occuper des enfants !


Ils s’appellent Chérifa, Tania, Ingrid, Marie, Nadia, Estelle, Margaux, Agathe, Mathieu et Michel, agents de la Ville de Beauvais ; ils font partie de la quarantaine de personnels de la Direction Enfance Éducation Jeunesse (DEEJ) volontaires, dès le début de la crise sanitaire du Covid-19, pour participer activement au dispositif de continuité du service public. Ils nous racontent leur engagement.
Dès le 19 mars, la Ville de Beauvais a rouvert 1 crèche et 2 sites scolaires pour assurer l’accueil d’enfants des professionnels de santé ou participant à la chaîne de secours.

Une quarantaine d’agents volontaires ont ainsi été mobilisés pour constituer les équipes chargées du fonctionnement des 3 structures d’accueil mais aussi pour organiser toute la logistique ou pour assurer des permanences téléphoniques et répondre à toutes les questions que pouvaient se poser les parents. Les agents exercent des métiers divers – infirmière, auxiliaire de puériculture, éducateur, animateur, Atsem, agent administratif, agent de distribution et d'entretien, directeur, etc. -, et ils ont assuré des missions complémentaires pour garantir aux enfants un cadre d’accueil sécurisant et épanouissant.

La crèche Les P’tits Malicieux a accueilli 6 tout-petits et les deux sites scolaires « C.-Debussy - E.-Triolet / ALSH La Buissonnière » et « J.-Ferry / ALSH L’Astuce - La Petite Sirène » ont accueilli, au total, 61 enfants – jusqu’à 30 enfants au maximum sur une même journée - dont les parents avaient une activité professionnelle indispensable à la gestion de la crise sanitaire du Covid-19.

TANIA

Référente technique de la DEEJ
« En tant que référente technique (depuis septembre 2019), il me semblait évident que ma place était sur le terrain. Avant la crise, mon poste était surtout administratif (répartition des plannings et des tâches pour l’entretien, mise en place de formations pour les agents…) ; mes journées ont été occupées à chercher des solutions, à trouver des fournisseurs pour les gants, les tenues jetables, etc. ; j’allais donc régulièrement sur les sites d’accueil des enfants pour livrer le matériel nécessaire au fonctionnement et à la protection des agents, et je faisais aussi quelques dépannages dans les maisons de retraite. J’ai également participé au protocole de désinfection des écoles en vue de la reprise.
J’ai eu beaucoup d’échanges avec les autres services de la Ville et de l’Agglo ; ça permet de garder des liens amicaux et aussi de mieux connaitre le travail de chacun. Il y a eu beaucoup de réactivité positive ; je remercie d’ailleurs des services comme ceux de la voirie ou des espaces verts pour le partage de matériels dans l’urgence.
J’ai le sentiment que l’après-crise sera différente pour tout le monde, avec plus de solidarité, plus d’attention les uns envers les autres ; je vois la bienveillance des gens à l’égard du personnel de la collectivité qui travaillait malgré la crise. Tous les soirs, à 20h, j’ai applaudi le personnel médical, les caissières… mais aussi tous les agents qui étaient auprès des enfants sur les sites - Atsem, animateurs, agents de restauration et d’entretien… -, tous unis pour le bien-être des enfants, et je salue leur courage et leur professionnalisme. »

INGRID

Responsable accueil de la DEEJ
« Mon travail consistait à répondre aux mails et aux appels téléphoniques – ce que font habituellement les agents d’accueil - pour toutes sortes de questions, notamment les inscriptions scolaires pour la rentrée 2020/2021, les modalités de règlement des factures de cantine, le dispositif d’accueil d’enfants des professionnels de santé ou participant à la chaîne de secours, etc.
Je travaillais 2 jours par semaine à Malherbe (ndlr : bâtiment de la DEEJ), en particulier tous les lundis, et le reste du temps en télétravail. Avec les collègues, nous faisions (et nous faisons encore) très attention à respecter les gestes barrières mais l’ambiance était très bonne.
J’ai reçu beaucoup d’appels de parents inquiets, par exemple de ne pas être dans les temps pour l’inscription de leur enfant, et j’essayais de les rassurer en leur donnant toutes les informations et en restant disponible s’ils rencontraient des difficultés. Avec les directeurs d’école, nous cherchions aussi des solutions les plus satisfaisantes en prévision de la reprise.
J’ai également reçu pas mal d’appel de personnes qui proposaient leur aide pour l’accueil des enfants des personnels soignants. Il y a eu enfin des appels de personnes démunies qui ne savaient pas à qui s’adresser : l’un d’eux m’a particulièrement marquée et bouleversée : une dame vivant à 300 km dont la sœur était seule à Beauvais, fiévreuse et faible, qui ne savait pas quoi faire. Malgré un naturel optimiste, ce genre de situation vous transperce d’émotion ! »

CHERIFA

Responsable du site scolaire La Buissonnière
« Je me suis portée volontaire le 19 mars car il me semblait essentiel de pouvoir proposer un service de continuité et d’ouvrir un site d’accueil des enfants pour faciliter le quotidien de travail du personnel soignant. Il a fallu trouver une organisation pour assurer une bonne coordination entre les enseignants, les familles et la collectivité. Il y a eu une relation permanente entre les acteurs professionnels du milieu éducatif, et nous avons pu apporter une réponse efficace : les enfants étaient orientés vers les instituteurs volontaires sur le temps scolaire et nous les accueillions sur le temps périscolaire. Il y a eu aussi beaucoup de dialogue sur le terrain pour organiser les journées, en veillant à respecter les règles d’hygiène et de sécurité nécessaires.
Le site de La Buissonnière était ouvert à partir de 7h30 et jusqu’à 18h30 ; il accueillait une moyenne de 18 enfants sur le temps périscolaire ; pendant les vacances de printemps, il a accueilli 20 enfants en moyenne, autant que les mercredis. Cette crise sanitaire m’ayant profondément émue, je tenais à ce que mon quotidien soit prioritairement consacré à accueillir, orienter et apporter des réponses aux familles, aux instituteurs et aux agents qui m’entourent (Atsem, agents de distribution, agents d’entretien, animateurs…). Je salue et remercie d’ailleurs tous ceux qui m’ont accompagnée dans la gestion de cette crise. »

MATHIEU, MICHEL, MARIE et NADIA

Animateurs du site scolaire La Buissonnière
« Nous nous sommes portés volontaires pour assurer la continuité du travail que nous faisons toute l’année ; nous avions conscience de l’importance d’accueillir, dans de bonnes conditions, les enfants dont les parents travaillent dans le milieu soignant. Nous étions ouverts aux horaires habituels en semaine, et nous étions prêts à faire de l’accueil les weekends et les jours fériés s’il y avait une nécessité.
Au quotidien avec les enfants et les familles, notre ligne de conduite prioritaire était la vigilance en matière de sécurité et d’hygiène – c’est d’ailleurs toujours le cas ; nous avions à notre disposition des masques, du gel et des gants, nous respections les gestes barrière, dont le lavage des mains qui était déjà fait régulièrement.
Nous n’avions pas la possibilité de mettre des projets en place, nous proposions des activités manuelles, des jeux, des ateliers de cuisine… Nous étions auprès des enfants et nous faisions en sorte qu’ils se sentent en sécurité, qu’ils soient rassurés et qu’ils oublient cette crise sanitaire qui était très présente dans leur foyer.
Ce dispositif nous a permis de découvrir de nouvelles familles ; nous avons eu de bonnes relations avec elles, elles semblaient satisfaites du service qui leur était rendu. »

ESTELLE et MARGAUX

Professionnelles encadrantes à l’EAJE Les P’tits Malicieux
« Nous étions quatre volontaires présentes auprès des enfants ; c’était notre façon d’aider les familles dans cette période de crise. Nous travaillions 2 à 3 jours par semaine en roulement ; nous nous adaptions aux horaires d’accueil des enfants et nous veillions à leur bien-être, tant au niveau psychologique que physique. Dans l’ensemble, les enfants étaient à l’aise, parce qu’ils connaissaient déjà la crèche ou parce que l’accueil en petit groupe leur a permis de bien vivre la situation. Il y a eu moins d’enfants donc nous avons eu plus de temps pour travailler avec chacun.
L’accueil des enfants se faisait à l’entrée de la section, les familles n’y rentraient déjà plus ; nous lavions les mains de l’enfant dès son arrivée ; dans le dortoir, les lits étaient espacés d’1 mètre ; et les jeux étaient désinfectés au moins 2 fois par jour.
Pour notre part, nous avions une tenue de travail que nous changions chaque jour, le linge était lavé à la crèche et des douches étaient à notre disposition. Nous avions déjà l’habitude, depuis longtemps, de nous laver fréquemment les mains. Au début, il y avait un peu l’appréhension que les enfants arrivent malades, mais ça n’a pas été le cas. Nous étions contentes de venir travailler : quand nous avons l’impression d’être utiles, les journées passent vite.
Il y a eu une bonne ambiance ; nous apprenions aussi à nous connaître car les professionnels des deux EAJE municipaux ont été regroupés sur l’EAJE Les P’tits Malicieux.
Les parents ne nous connaissaient pas mais ils nous ont fait confiance, ils ont été rassurés d’avoir un moyen de garde avec une équipe disponible, motivée et souriante. Nous nous devions d’être présentes pour ces enfants et ces familles. »

AGATHE

Responsable de l’EAJE Les P’tits Malicieux
« En tant que fonctionnaire, professionnelle de santé, il était évident pour moi d’être en poste quand la décision a été prise de rouvrir la crèche pour accueillir les enfants des familles prioritaires. Nous avons une « vocation » et la mission d’être auprès des usagers. C’était d’autant plus évident que je n’ai pas d’enfants de moins de 16 ans.
J’étais présente à la crèche en fonction des besoins des familles, du lundi au vendredi, de 7h30 à 18h30 ; je répondais aux questions des parents, j’organisais l’accueil des enfants, j’ajustais les plannings des professionnels encadrants… Le travail administratif étant allégé, ça m’a permis d’être au plus près des équipes et des enfants. On travaillait dans une ambiance sereine et chaleureuse ; les agents présents étaient toutes volontaires et souhaitaient apporter leur aide.
Les gestes barrières étaient dans nos pratiques quotidiennes, mais nous avons accentué les protocoles d’hygiène. Le fait d’avoir moins d’enfants a aussi permis d’adapter plus facilement nos pratiques, au fur et à mesure des nouvelles recommandations.
La priorité était l’accueil des enfants, de les rassurer, eux et leurs familles, mais nous avons aussi préparé la réouverture en mai et travaillé sur les projets de l’année 2020-2021, avec Sylvie, la responsable de l’EAJE À Petits Pas, et Christelle, la coordinatrice Petite Enfance. Dans cette période particulière, je dirais que le maître-mot est le respect : respect de soi, du travail de l’autre, des consignes, des autres en général… Il y a ce respect chez les familles qui nous remerciaient par de petits gestes. Un grand merci également aux habitants du quartier Saint-Lucien pour leur geste de sympathie : nous avons eu le plaisir de recevoir un repas offert.
Même s’il y a malheureusement des opportunistes, les Français se sont mobilisés dans des petits ou grands projets ; de nombreuses professions ont été mises en lumière et je leur dis un grand merci pour leur dévouement. Je note que chacun est essentiel au fonctionnement de notre société. Nous avons eu le sentiment d’être complémentaires dans cette situation, nous étions un maillon de la chaîne.

ISABELLE

Directrice de la DEEJ
« L’équipe a su donner le meilleur d'elle-même dans un contexte difficile. Pour rendre service et être utiles, certains ont même proposé de changer complètement de missions, et tous ont su adapter naturellement leurs façons de faire et leur cadre de travail habituels pour faire au mieux. Des personnalités se sont révélées ; l'entraide a été le maître-mot de cette période, il y a eu plein de petites attentions les uns pour les autres. Pour trouver des solutions, ils se sont tous dépassés, toujours dans la bonne humeur et dans un esprit constructif. Je suis très fière de cette équipe ! »

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